lundi 26 janvier 2009

MA MALADIE

Le titre annonce tout : je suis malade. Depuis novembre 2007, le 8 exactement, deux jours après mon anniversaire, je suis passée du statut de "bien portant sous surveillance rapprochée" au statut de "malade" ! et ce en quelques minutes. A peine le temps de s'angoisser, à peine le temps de respirer et le monde bascule de façon irréversible. IL Y A UN AVANT ET UN APRES. Un peu comme avant d'être mère et après. En moins positif cela va de soi !
Le 8 novembre 2007 donc je vais passer une mammo de controle (famille à risque=suivi régulier depuis que j'ai 15 ans) ; rituel bien huilé et étrangement ce jour là, je ne m'angoisse pas. Tout va bien, j'y vais la fleur au fusil contrairement aux années précédentes ou l'idée même de la mammo me terrifiait un mois avant et quinze jours après ! Bref, premier cliché après avoir répondu au questionnaire familial (commentaire de l'assistante (sacrée famille !!!) merci, je sais...) et on attend. "Ne vous rhabillez pas!" ben si je me rhabille, c'est pour forcer le destin...Retour de l'assistante..."on refait un cliché" ..ok je sais j'y ai droit tous les ans..."ne vous rhabillez pas!" et si je me rhabille, de toutes façons c'est fini là ! Retour mais cette fois ci c'est la radiologue...aïe..."on fait une écographie" et là c'est fini, le coeur s'emballe et on serre les dents. Radiologue hyper fermée, rien lacher, à peine répondre aux questions et juste dire "il faut appeler votre gynéco". Résultats inscrits en bas de la feuille : ACR5
Retour dans la voiture, assise, appeler la gynéco, rdv samedi matin en urgence, je pars au boulot.
Soixante kilomètres plus loin, j'appelle ma soeur et fond en larmes. ACR5 ça veut dire quoi ? Elle ne sait pas mais appelle son radiologue. Travail toute la journée sans savoir comment. Retour maison, chercher sur internet ACR5 : j'ai un cancer du sein ! voilà les choses sont dites. Isabeau, ma soeur, me rappelle :"le radiologue dit que ce n'est pas bon".
Aller chercher mon fils au ramassage scolaire, l'air de rien, le palpitant à 250, rentrer, appeler mon homme pour lui dire de rentrer tout de suite, pleurer dehors contre le mur de la maison. Arrivée de mon amie Eupen qu'Isabeau a prévenue en urgence. Mon homme arrive, je pleure dans ses bras et explique à mon fiston ce qui se passe. Larmes, peur, peur, peur... Une visite éclair chez mon médecin-ami généraliste qui ne peut que confirmer. Voilà, je le sais maintenant, je suis malade et plus rien ne sera plus jamais comme avant. PLUS RIEN.

jeudi 22 janvier 2009

ECRIVAIN RATE

22/01/2009

je croyais que l'utilisation intensive du clavier faliciterait la rédaction. Il semble que je me trompais un peu...Pour commencer il faut que je vous explique que je suis considérée dans ma famille comme un écrivain "raté" ! Ou plutôt comme l'écrivain raté de la famille ! Cela change tout. Alors autant mettre les choses au point tout de suite : raté je l'accepte mais écrivain c'est une honte ! Je n'ai jamais rien écrit de prometteur, tout au plus quelques lettres passionnées, quelques poèmes enflammés, quelques chroniques acidulées, quelques albums pour les petiots et enfin quelques débuts de roman jamais finis ! pas de quoi faire de moi UN ECRIVAIN ! Ca non !

J'entends certaines voix qui s'offusquent du fait que je ne féminise pas le nom "écrivain". Oui je suis une femme mais la féminisation excessive des mots m'horripilent. Il n'y aura donc pas sur ce blog d'écrivaine, d'auteure, de mairesse ou autre. Et rien dire !

Pourquoi l'image d'écrivain me poursuit (familialement parlant) ?
Depuis toute petite, je vis avec les mots, je les aime, les lis, les classe. D'aussi loin que je me souvienne, je suis avec eux. A 7 ans, je m'enfermais dans les toilettes pour lire et lorsque mon père m'appelait pour participer à la vie familiale, je lui répondais :"je suis avec Victor Hugo, papa, je lis "les contemplations" !"
Vous connaissez un père qui pourrait réprimander sa fille parce qu'elle lit Victor Hugo dans les toilettes ? Non, moi non plus ! Il me laissait faire.
Mes parents animaient chaque soir de la semaine une étude privée à la maison. Acadomia avant l'heure en quelque sorte ! Maman s'occupait des "primaires",¨Papa des "secondaires" et ma grand mère gérait les lectures. Toutes les lectures ! Du CP à la terminale, tous les élèves passaient entre ses mains pour lire à voix haute : de Colette et Rémy à Rimbault en passant par Sartre ! Elle était installée dans un couloir de la maison devant un petit bureau et attendait patiemment qu'arrivent ses lecteurs du soir. Moi, invariablement, je me cachais sous ce bureau entre le mur et les jambes de ma grand mère pour écouter tous ces mots ! C'était magique, des voyages infinis, des choses incompréhensibles mais tellement belles! Je ne rêvais que d'une chose : apprendre moi aussi à lire pour venir à côté d'elle lire à mon tour tous les livres du monde ! Alors, j'ai très vite appris pour rejoindre ce groupe fabuleux des gens qui savaient lire...et depuis que j'ai mis mon doigt dans cet engrenage, plus rien n'a pu m'en libérer !
Et je ne m'en plains pas !!!!
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