mercredi 23 septembre 2009

CHRONIQUE

J'ai lu hier sur je ne sais plus quel blog ( j'en suis tellement que ça tourne à l'addiction...) que le cancer devenait une maladie chronique que l'on pouvait soigner pendant des années !!!!.... J'en suis restée muette sur le coup ! Chronique ? Comme l'asthme, la polyartrite ou je ne sais quoi d'autre ??? Et bien non, je ne veux pas le croire ! Que l'on ne me parle pas de traitements à rallonge, d'espoirs minimes, de possibilités infinis de la recherche, des progrès incontestables pour limiter les dégats. Je ne veux pas en entendre parler, on en parlait déjà il y a 25 ans avec l'interféron ou autres. Et ma soeur ainée en est morte, et ma mère en est morte !!! alors Basta ! Arrêtez de nous raconter des salades. Dites nous simplement : nous ne savons pas. Point barre ! Et laissez-nous faire nos choix ! Seule ! comme toujours !!
Je sais, vous penserez que c'est facile dans mon état actuel de "criser". Alors excusez-moi, celles qui n'ont pas d'alternative en ce moment.

jeudi 17 septembre 2009

MADAME REVE

Voilà, j'ai posé ma première petite pierre (juste un petit caillou un peu aplati pour faire une base) dans mon jardin. Il symbolise le début de cette aventure, cet Après que l'on imagine lorsque l'on est malade. Ne pensez-pas un instant que je suis guérie de mon cancer. Le cancer, on n'en guérit pas. Outre le fait que pas un médecin n'ose prononcer ce mot-là, on ne guérit jamais de cet ouragan qui secoue notre corps et notre esprit. Non, je ne suis pas guérie, juste un peu en repos et mon corps AVEC MOI. Cela faisait presque deux ans que je ne m'étais pas sentie aussi bien dans mon corps. Je crois que je lui en voulais trop à ma carcasse, j'étais trop en colère après elle. Cette colère-là a disparu et en même temps je crois que j'ai enfin pardonné à ma mère de m'avoir refiler cette mutation génétique qui fait de moi une proie de choix.
Je n'avais même pas réalisé que je lui en voulais à Maman. C'est un peu bête d'en vouloir à quelqu'un qui me manque depuis plus de 20 ans. Mais c'est ainsi, je m'en suis rendue compte aujourd'hui en allant chez ma "sorcière". Les choses sortent, le corps parle et aujourd'hui il était plein de pardon alors je pardonne et je me sens mieux. Enfin...

LES PIERRES DANS MON JARDIN

Et voilà, le 15 septembre, je suis allée dans mon centre médical "préféré" pour passer des examens de controles. Les nouvelles sont bonnes. D'ailleurs si ce n'avait pas été le cas, je pense que tous mes mots auraient été engloutis dans un flot de larmes et de rage. Je n'avais plus mis les pieds là-bas depuis plusieurs mois et savais pertinemment que les choses ne seraient pas simples. J'avais donc pris mes gouttes miracles anti-stress à base de plantes ainsi que mes petites pastilles sencées me calmer et me préparer au choc ! Tu parles d'un choc !!! j'ai tenu pendant les examens (merci au monsieur du scanner absolument, superbement gentil et attentionné!) mais arrivée dans la salle d'attente de l'oncologue (j'allais écrire MON oncologue mais elle ne sera jamais Mon oncologue...) j'ai cru que ma patience allait se transformer en une éruption volcanique totalement incontrolée !!! Je suis là avec mon petit livre et mes lunettes(je n'y vois plus rien ou presque si je les oublies...la rage!) et j'attends, je relis trois fois chaque phrase, je soupire, risque un regard vers les autres malades qui sont là. Et la colère, la rage montent irrésistiblement. Je me suis même dit au bout d'une heure d'attente que je serai prête à tuer quelqu'un !!! je sais c'est grave docteur ! je ne maitrisais plus rien. Trop d'angoisse ! va-t-elle me manger à la sauce métastases où pas ? Va-t-elle m'imposer de nouveaux traitements que je refuserai de toutes façons ? Le ciel va-t-il s'effondrer maintenant, ici, tout de suite ou pas ?
Bref mon cerveau en ébullition totale semblait sur le point d'exploser !!!
et puis, c'est mon tour, je lis l'envie dans les yeux des autres patients qui eux attendront encore un peu...
"Comment allez-vous ?" me dit-elle.
"C'est vous qui allez me le dire." Ton sec et qui ne laisse pas de place au doute.
"Tout est parfait" lache-t-elle dans un mini sourire. Tout va bien.
Alors je n'ai pas pu m'empêcher de sourire aussi ... c'est contagieux !
Ma rage a disparu dans l'instant et je me suis dit que j'allais faire une petite pyramide dans mon jardin. Une pierre par jour pour ne pas oublier les instants de bonheur où j'enterre mon statut de malade.

mardi 8 septembre 2009

COMME UN LEGO

Comme un légo je me sens. Et ça sent quoi un légo ? Je ne sais pas trop. Un peu vide peut être avec un léger doute sur les jours à venir sans doute. Un poids au niveau de la poitrine et un grand trou dans l'estomac. Je compte les jours avant mes prochains controles et j'oscille entre la peur de mauvaises nouvelles et la trouille de bonnes nouvelles. J'oscille sur mon fil et ne peux me résoudre à retrouver mon équilibre. Perdue, je suis perdue et mon fil est de plus en plus glissant et balançant... Depuis ma chute , je n'arrive plus à équilibrer mon fil de funanbule. J'ai beau m'accrocher à mes stabilisateurs, je vacille de plus en plus à chaque pas. Retrouverai-je un jour ce bel équilibre qui fut le mien ???? Quelque chose est cassé, fissuré à jamais....


"J'appelle ça des failles parce que c'était ça. Pas des ouvertures ni des des cassures. Mais des fissures obscures dans le globe lumineux du jour" Tony Morrison