Je suis du genre à apprécier la nature. Citadine de naissance, j'ai appris à vivre à la campagne avec tous les avantages et les quelques inconvénients que cela comporte. Mais là trop c'est trop ! Depuis deux nuits j'ai retrouvé mes nuits agitées , réveil vingt fois dans la nuit, impossibilité de me rendormir, neurones qui s'agitent dans tous les sens, angoisses répétées et tout cela à cause de quoi ? Je vous le demande ? A cause du mistral hyper violent et d'une chouette dépressive qui "pleure" toute la nuit !
Je vous explique (pour ceux et celles qui ne vivent pas dans le sud) : le mistral est un vent souvent violent qui vient du nord et balaye allègrement toute la vallée du rhône et les Bouches du Rhône en particulier. L'hiver c'est l'enfer ! L'été, cela soulage un peu. Mais souvent pour les "implantés" comme moi, il est insupportable ! D'ailleurs on dit ici que le mistral rend fou les "étrangers" !! Jusqu'à présent, je ne disais trop rien mais les rafales de vent dans les peupliers et les cyprès m'empêchent de dormir et quand on touche à mon sommeil, je deviens féroce !!
Si vous ajoutez à cela une chouette (sûrement magnifique avec ses petits yeux jaunes qui roulent dans tous les sens) qui "houhoutte" toute la nuit, c'est simple je dijoncte !!Je m'imagine en chasseuse vengeresse prête à abattre tous les oiseaux qui se présentent. Je perds tout mon humour! Je ne vais quand même pas mettre des boules quies pour dormir ! J'habite à la campagne moi !!!!
Allez, je me calme. N'ayez crainte ! ma colère se dissipera toute seule dès que j'aurai aperçu le petit écureuil qui vient parfois dans mon platane...
Denticètement votre.
jeudi 28 mai 2009
lundi 25 mai 2009
MA MALADIE 2
Il me faut du temps pour en parler ; les choses ne sont pas simples. Après la confirmation de mon médecin-ami ; rdv chez la gynéco le samedi matin. Mon homme est avec moi. Nous attendons dix minutes devant la porte du cabinet (fermé le samedi matin sauf pour les "urgences" ; donc je suis une urgence) avec un mince espoir au fond du coeur. Regards échangés chargés d'angoisse. Pas un mot. C'est trop dur et pour lui et pour moi. La gynéco arrive, nous installe, regarde la mammo puis nous lance : "vous choisissez la double mastectomie ? "
Mon homme s'affaisse de dix centimètres sur son fauteuil et moi je sussure : "double ? pourquoi ? " Et nous voilà partis dans les statistiques et les pourcentages de récidive dans une famille comme la mienne and so on... Petite palpation pour vérifier, rdv pris pour la ponction puis l'opération, puis l'oncogénéticienne, puis le chirurgien esthétique puis le labo puis.....
Nous sommes sortis, muets, perdus, face à nous même. Dans la voiture j'appelle ma chef pour lui dire qu'elle ne me reverra pas avant un an. Et là mon homme se met à pleurer. Pleurer. Vingt ans de mariage et c'est à cause de moi qu'il se met à pleurer...il sanglote et je m'en veux à mort de lui imposer cela. Merde ! merde !! Je hais ma famille maudite, cette vie injuste, ces toubibs qui vont me "prendre" ma liberté. Je hais le monde entier. Je sais que nous sommes partis pour un parcours du combattant qui mettra fin à notre union ou qui au contraire nous rapprochera comme jamais. C'est quitte ou double ! Pile ou face ! Pour moi ce sera double et face puisqu'à aucun moment mon homme n'a flanché ; chaque rdv pris le fut à deux ; chaque décision longuement réfléchie le sera à deux (même si c'est moi qui ai le dernier mot ! c'est mon corps après tout!). Le rdv chez l'oncogénéticienne sera décisif ; une femme HUMAINE, il en existe dans le milieu médical (contrairement à ce que je croyais) ! beaucoup d'explications, de réponses à mes questions, d'écoute et de liberté. Test génétique demandé en urgence à Marseille et trois semaines plus tard, juste avant les vacances de Noël, le verdict est tombé. Pas de surprise bien entendu ; je suis porteuse de cette mutation génétique qui fait de moi un choix privilégié pour développer un cancer du sein précoce. Beau cadeau de noël, je pars chez Isabeau pour les fêtes et je sais au moins à quelle sauce je serai mangée le 2 janvier : double mastectomie avec reconstitution immédiate. Cela parait dur à avaler mais j'ai passé un Noël merveilleux avec ceux de ma famille qui comptent le plus ! soulagée ...et morte de trouille !
Pour la suite, il faudra encore attendre un peu...
Mon homme s'affaisse de dix centimètres sur son fauteuil et moi je sussure : "double ? pourquoi ? " Et nous voilà partis dans les statistiques et les pourcentages de récidive dans une famille comme la mienne and so on... Petite palpation pour vérifier, rdv pris pour la ponction puis l'opération, puis l'oncogénéticienne, puis le chirurgien esthétique puis le labo puis.....
Nous sommes sortis, muets, perdus, face à nous même. Dans la voiture j'appelle ma chef pour lui dire qu'elle ne me reverra pas avant un an. Et là mon homme se met à pleurer. Pleurer. Vingt ans de mariage et c'est à cause de moi qu'il se met à pleurer...il sanglote et je m'en veux à mort de lui imposer cela. Merde ! merde !! Je hais ma famille maudite, cette vie injuste, ces toubibs qui vont me "prendre" ma liberté. Je hais le monde entier. Je sais que nous sommes partis pour un parcours du combattant qui mettra fin à notre union ou qui au contraire nous rapprochera comme jamais. C'est quitte ou double ! Pile ou face ! Pour moi ce sera double et face puisqu'à aucun moment mon homme n'a flanché ; chaque rdv pris le fut à deux ; chaque décision longuement réfléchie le sera à deux (même si c'est moi qui ai le dernier mot ! c'est mon corps après tout!). Le rdv chez l'oncogénéticienne sera décisif ; une femme HUMAINE, il en existe dans le milieu médical (contrairement à ce que je croyais) ! beaucoup d'explications, de réponses à mes questions, d'écoute et de liberté. Test génétique demandé en urgence à Marseille et trois semaines plus tard, juste avant les vacances de Noël, le verdict est tombé. Pas de surprise bien entendu ; je suis porteuse de cette mutation génétique qui fait de moi un choix privilégié pour développer un cancer du sein précoce. Beau cadeau de noël, je pars chez Isabeau pour les fêtes et je sais au moins à quelle sauce je serai mangée le 2 janvier : double mastectomie avec reconstitution immédiate. Cela parait dur à avaler mais j'ai passé un Noël merveilleux avec ceux de ma famille qui comptent le plus ! soulagée ...et morte de trouille !
Pour la suite, il faudra encore attendre un peu...
mardi 19 mai 2009
LES BALEINES
Ma mascotte, c'est la baleine. C'est aussi mon petit surnom entre ma très douce soeur et moi -même lorsque en plein été il nous arrive de prendre des couleurs rosé voir rouge à cause du soleil. Nous nous traitons alors aimablement de baleines roses...
Plus petite, elle me traitait de baleine tout court et cela avait le don de provoquer chez moi des colères noires (ou rouges, je ne sais plus) ! A cet époque là nous n'étions pas très amies. Je sais, tout cela peut paraître bancal mais notre enfance fut plutôt dans l'affrontement. Elle était Tout et j'étais son contraire. Point à la ligne.
Il n'y avait que l'EAU qui nous rapprochait. De l'eau aux baleines, il n'y a qu'un pas !
J'aime ces énormes mammifères sans aucune agressivité et qui se nourissent de microscopiques bestioles marines. Il a du bien se marrer le Bon Dieu quand il les a créées !! Une grande leçon d'humilité : je vous donne la force mais un caractère placide, une grande gueule mais un chant d'une douceur improbable, un estomac phénoménal mais un appétit de crevette !!!
Bref, tout moi ou presque...
L'orque, c'est pour la couleur : un panda déguisé en mammifère marin !
lundi 18 mai 2009
LA MUSIQUE
Ma grand mère (ce n'était pas que la Mienne, mais ici je parle de moi) , Mammie, m'a quitté depuis 30 ans au moins. C'est elle qui a ouvert mon oreille, éduqué mes esgourdes, formé mes pavillons, désensablé mes portugaises !!! Elle était professeur de piano à une époque où toutes les jeunes filles de bonne éducation se devaient d'apprendre la "bonne musique".
Je suis arrivée plus tard, bien plus tard, petite dernière d'une fratrie de cinq bambins. Les ainés ayant résisté à la pression familiale, c'est sur moi que s'est porté le regard de la "musicienne" de la famille. Je n'étais pas vraiment contre malgré mon jeune âge et dès six ans j'ai commencé le dur apprentissage des portées ! Moins facile que la lecture...encore que ! Bref tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu'au jour fatidique où il fallut choisir un instrument !
Pour moi, garçon manqué, cheveux courts et gabarit de fil de fer, une évidence : la trompette !
La trompette ? Tu n'y penses pas Frédérique ! Tu es une fille ! les filles jouent du piano, du violon ou encore de la harpe mais pas de trompette !!! décision irrévocable ! Alors pour faire plaisir à Maman, j'ai choisi la harpe. Pour faire plaisir... toute mon histoire. Ne tentez pas d'imaginer mon premier cours de harpe! Mon physique de sauterelle ne me permettait pas de maintenir l'Enorme instrument (harpe classique bien entendu!!!) et il m'a fallu plus d'un an pour maitriser la bête. Toujours est-il que j'ai appris la musique classique, les gammes, les heures de travail, la rigueur, et le bonheur de jouer "correctement" une partition bien travaillée. J'ai même participé à des concours de musique de chambre et autres douceurs de gentille petite fille de bonne famille !!! Cette aventure a duré sept années puis arrivée à l'adolescence la petite fille a décidé que sa vocation avait assez duré et qu'il fallait s'ouvrir à un autre monde moins "classique". Ce fut le "crasch" parental !!! Grande scène du deux !!! Menaces et tempête mais la demoiselle n'a pas changé d'avis. La sanction fur immédiate, je fus exilée en internat à 50 kilomètres de chez moi, histoire de réfléchir à mon entêtement !
Mais tout cela n'est qu'annecdote, ma grand mère m' a permis de comprendre l'importance de la muisque dans ma vie. Elle m'a construit un petit nid douillet où les notes(du classique à la variété) se pelotonnent en attendant que j'ai besoin d'elles. Ces jours-là, et ils sont nombreux, je me love dans ce petit nid chaleureux et je me laisse porter loin de la réalité qui me blesse, loin des hopitaux qui laissent des traces indélébiles sur mon corps.
Merci Mamie, merci tout simplement.
Je suis arrivée plus tard, bien plus tard, petite dernière d'une fratrie de cinq bambins. Les ainés ayant résisté à la pression familiale, c'est sur moi que s'est porté le regard de la "musicienne" de la famille. Je n'étais pas vraiment contre malgré mon jeune âge et dès six ans j'ai commencé le dur apprentissage des portées ! Moins facile que la lecture...encore que ! Bref tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu'au jour fatidique où il fallut choisir un instrument !
Pour moi, garçon manqué, cheveux courts et gabarit de fil de fer, une évidence : la trompette !
La trompette ? Tu n'y penses pas Frédérique ! Tu es une fille ! les filles jouent du piano, du violon ou encore de la harpe mais pas de trompette !!! décision irrévocable ! Alors pour faire plaisir à Maman, j'ai choisi la harpe. Pour faire plaisir... toute mon histoire. Ne tentez pas d'imaginer mon premier cours de harpe! Mon physique de sauterelle ne me permettait pas de maintenir l'Enorme instrument (harpe classique bien entendu!!!) et il m'a fallu plus d'un an pour maitriser la bête. Toujours est-il que j'ai appris la musique classique, les gammes, les heures de travail, la rigueur, et le bonheur de jouer "correctement" une partition bien travaillée. J'ai même participé à des concours de musique de chambre et autres douceurs de gentille petite fille de bonne famille !!! Cette aventure a duré sept années puis arrivée à l'adolescence la petite fille a décidé que sa vocation avait assez duré et qu'il fallait s'ouvrir à un autre monde moins "classique". Ce fut le "crasch" parental !!! Grande scène du deux !!! Menaces et tempête mais la demoiselle n'a pas changé d'avis. La sanction fur immédiate, je fus exilée en internat à 50 kilomètres de chez moi, histoire de réfléchir à mon entêtement !
Mais tout cela n'est qu'annecdote, ma grand mère m' a permis de comprendre l'importance de la muisque dans ma vie. Elle m'a construit un petit nid douillet où les notes(du classique à la variété) se pelotonnent en attendant que j'ai besoin d'elles. Ces jours-là, et ils sont nombreux, je me love dans ce petit nid chaleureux et je me laisse porter loin de la réalité qui me blesse, loin des hopitaux qui laissent des traces indélébiles sur mon corps.
Merci Mamie, merci tout simplement.
jeudi 14 mai 2009
SORCIERE ? Vous avez dit Sorcière ?
Je reviens d'un rdv chez la kinésiologue, ma soeur appelle ça "la sorcière"...ça existe les gentilles sorcières ? Parce que celle là est particulièrement gentille. Elle me fait du bien au corps et à l'esprit ; d'ailleurs il ne faut pas séparer les deux dit-elle. Aujourd'hui elle m'a "fait cracher" toute ma peur, ma terreur des médecins (qui nous veulent du bien!!) des hopitaux (où l'on va "pour son bien"). Avec son petit carton rouge, elle a provoqué en moi une peur indicible, tripes nouées, larmes convulsives, retour en arrière (mes séances de chimio), je devais m'accrocher à sa main pour ne pas sombrer. J'ai eu peur de la violence de ces émotions. Je m'en croyais incapable. Et tout cela était enfoui dans mon corps, bien en chaud au creux de mon ventre. Tout est sorti ou presque. IMPRESSIONNEE, je le suis.
Et du coup, j'écoute de la musique classique cet am, moi qui me "l'interdisais" depuis si longtemps. Trop peur de ressentir des émotions que je ne parviens pas toujours à controler.
Lâcher, lâcher le mauvais et laisser de la place au bon et à l'avenir.
C'est dit : je me lache.
Et du coup, j'écoute de la musique classique cet am, moi qui me "l'interdisais" depuis si longtemps. Trop peur de ressentir des émotions que je ne parviens pas toujours à controler.
Lâcher, lâcher le mauvais et laisser de la place au bon et à l'avenir.
C'est dit : je me lache.
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