Ma grand mère (ce n'était pas que la Mienne, mais ici je parle de moi) , Mammie, m'a quitté depuis 30 ans au moins. C'est elle qui a ouvert mon oreille, éduqué mes esgourdes, formé mes pavillons, désensablé mes portugaises !!! Elle était professeur de piano à une époque où toutes les jeunes filles de bonne éducation se devaient d'apprendre la "bonne musique".
Je suis arrivée plus tard, bien plus tard, petite dernière d'une fratrie de cinq bambins. Les ainés ayant résisté à la pression familiale, c'est sur moi que s'est porté le regard de la "musicienne" de la famille. Je n'étais pas vraiment contre malgré mon jeune âge et dès six ans j'ai commencé le dur apprentissage des portées ! Moins facile que la lecture...encore que ! Bref tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu'au jour fatidique où il fallut choisir un instrument !
Pour moi, garçon manqué, cheveux courts et gabarit de fil de fer, une évidence : la trompette !
La trompette ? Tu n'y penses pas Frédérique ! Tu es une fille ! les filles jouent du piano, du violon ou encore de la harpe mais pas de trompette !!! décision irrévocable ! Alors pour faire plaisir à Maman, j'ai choisi la harpe. Pour faire plaisir... toute mon histoire. Ne tentez pas d'imaginer mon premier cours de harpe! Mon physique de sauterelle ne me permettait pas de maintenir l'Enorme instrument (harpe classique bien entendu!!!) et il m'a fallu plus d'un an pour maitriser la bête. Toujours est-il que j'ai appris la musique classique, les gammes, les heures de travail, la rigueur, et le bonheur de jouer "correctement" une partition bien travaillée. J'ai même participé à des concours de musique de chambre et autres douceurs de gentille petite fille de bonne famille !!! Cette aventure a duré sept années puis arrivée à l'adolescence la petite fille a décidé que sa vocation avait assez duré et qu'il fallait s'ouvrir à un autre monde moins "classique". Ce fut le "crasch" parental !!! Grande scène du deux !!! Menaces et tempête mais la demoiselle n'a pas changé d'avis. La sanction fur immédiate, je fus exilée en internat à 50 kilomètres de chez moi, histoire de réfléchir à mon entêtement !
Mais tout cela n'est qu'annecdote, ma grand mère m' a permis de comprendre l'importance de la muisque dans ma vie. Elle m'a construit un petit nid douillet où les notes(du classique à la variété) se pelotonnent en attendant que j'ai besoin d'elles. Ces jours-là, et ils sont nombreux, je me love dans ce petit nid chaleureux et je me laisse porter loin de la réalité qui me blesse, loin des hopitaux qui laissent des traces indélébiles sur mon corps.
Merci Mamie, merci tout simplement.
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